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Saison pour enfants à l’Hôtel de Ville

Dès la rentrée 2017, le CO2 cessera de programmer des spectacles pour enfants. Le Théâtre La Malice reprend le flambeau et mettra sur pied une saison culturelle pour jeune public à l’Hôtel de Ville de Bulle. Rencontre avec ses initiateurs, Catherine Edelmann Esseiva, Laure Niquille Rahman et Philippe Esseiva.

CHRISTOPHE DUTOIT

BULLE. Dèsl’automneprochain, l’Hôtel de Ville de Bulle sera à nouveaulethéâtred’unesaison culturelle: cinq spectacles pour jeune public (4-12 ans) seront proposés par l’association Théâtre La Malice, créée en septembre par trois Gruériens, Catherine Edelmann Esseiva, Laure Niquille Rahman et Philippe Esseiva. «Depuis plusieurs années, nous trouvons que l’offre culturelle pour les enfants est insuffisante dans une ville de 22000 habitants, expose Philippe Esseiva, l’instigateur du projet. Nous pensons que les infrastructures culturelles doivent accompagner la forte croissance démographique de la région.» Son épouse, Catherine Edelmann Esseiva, abonde: «Nous avons habité durant une dizaine d’années à Vevey, qui n’est pas plus grand que Bulle, mais où l’offre culturelle pour les enfants est très riche.» Amie proche du couple, Laure Niquille Rahman en dit autant, elle qui a habité plusieurs années à Londres: «Plutôt que de râler, nous pensons que Bulle doit bénéficier d’une offre diversifiée. C’est pourquoi nous avons fondé notre association.»

Commune enthousiaste

En gestation depuis 2014, l’idée mûrit au printemps suivant après une première rencontre avec Marie-France Roth Pasquier, conseillère communale bulloise alors responsable de la culture. «Le projet n’était pas prêt et la législature arrivait à son échéance…» évoque Philippe Esseiva. De l’eau coule sous les ponts, de nouvelles têtes sont élues à l’Exécutif de la ville. «En août 2016, nous avons rencontré Nicolas Wyssmueller, le nouveau responsable de la culture. Il était très enthousiaste.» Le projet est enfin sous toit. «Sous réserve de son acceptation par le Conseil général, la commune soutiendra cette initiative à hauteur de 20000 francs, pour la première saison, explique l’élu bullois. L’idée est excellente. Elle représentera une offre supplémentaire à Bulle. En plus, le Conseil communal a la volonté que les sociétés locales réinvestissent l’Hôtel de Ville.»

Recherche de sponsors

«Pour l’heure, notre budget avoisine les 50000 francs, peutêtre davantage, affirme Philippe Esseiva. Nous comptons sur le soutien de la Loterie romande, de Pro Juventute et du canton. En outre, nous cherchons encore des sponsors.» En parallèle, l’association recherche des membres et des bénévoles, notamment via son site internet et sa page Facebook. «Pour l’instant, les retours ne sont pas nombreux, mais très intéressés. Un monsieur de 78 ans nous a notamment appelés pour nous demander ce qu’il pouvait nous apporter.» Du coup, dès la rentrée 2017, la saison culturelle du CO2 cessera de programmer ses trois spectacles annuels pour enfants. «Depuis quelques années, ça marchait en dents de scie, note Dominique Rime, son programmateur. On faisait en moyenne 1000 à 1200 spectateurs pour trois soirées. Peutêtre que la salle est trop grande pour les spectacles jeune public? » Dès la saison prochaine, Dominique Rime proposera en contrepartie une ou deux soirées pour les ados, pour faire le lien entre le jeune public et les adultes. Quant à l’abonnement de saison jeune public du CO2, il sera abandonné.

«Nous espérons récupérer une partie des abonnés de CO2, reprennent en choeur les membres du Théâtre La Malice. Les spectacles de théâtre et d’arts scéniques seront proposés aux tarifs de 25 fr. pour les adultes (20 fr. pour les membres de l’association) et 15 fr. pour les enfants. Des flyers seront prochainement distribués. On ne se lancerait pas dans l’aventure si on ne pensait pas que ça marcherait. » Enseignant et responsable des activités culturelles au CO de Bulle, Philippe Esseiva se chargera de la programmation à l’Hôtel de Ville, qui sera communiquée durant le printemps. «Chaque année, je vois beaucoup de spectacles, avec ma fille Chloé. Nous allons privilégier les troupes locales, maisj’aiégalementdescontacts en France et en Belgique. En plus, Dominique Rime me transmet lespropositionsqu’ilreçoit, poursuit le Bullois. Nous sommes persuadés que la culture doit jouer un rôle important dans l’éducation des enfants et la transmission des valeurs. Il est primordial de leur faire découvrir d’autres choses que la télé. C’est ainsi que nous formerons le public de demain.»

www. theatrelamalice. ch

Les trois membres fondateurs de l’association Théâtre La Malice: Laure Niquille Rahman ( au centre), Catherine Edelmann Esseiva, Philippe Esseiva et leur fille Chloé. RÉGINE GAPANY

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